jeudi 3 novembre 2011

Frisson du lac au soir d’automne



D’un frisson que je viens d’avoir…
Éther et feuilles froissées, dehors.
Touffus, blocs qui  sous la caresse perfide du froid nouveau
tanguent, frissonnent, sautillent, frottent leurs papiers pour exhiber leur prochaine nudité.

L’air  ruisselle le long de ta porte-fenêtre, dans l’entrebâillement où tu vas fumer. 
S’infiltre, s’introduit, s’ingère…   
Un poumon avide de cette brûlure attend.
Et s’oppose au monde qui s’agite, derrière son carré de verre.

L’ici désire le désastre…
comme une forme esthétique non régulière, signature d’insolite,
qui assurerait seule qu’il y ait eu de la vie, qui signifierait par son ampleur que la mémoire
est possible, 
que l’on peut dans l’œuvre hirsute en devenir retracer l’histoire de cette humanité, du
brouillage des genres, des mélanges d’effluves, d’hormones ou de maladie hivernale. 
Les piments en bouquet observent ce temps qui passe…
Et les fleurs, qui les frôlent, 
aussi … 

La cambrure de tes hanches…
…me rappelle… 
à la chaleur de ton âtre…
À l’opulence de ton étreinte... 

Je regarde autour de moi.
Ces objets me sont étranges, je dois dire… 
Flacons et modes d’emplois aux détails qui s’échappent, des étrangers d’hier.
Dissonants, glissant et se jouant des lignes ou autres esquisses… 
Des lambeaux de bas de femme jonchent le sol.
Le poppers jalouse l’essence d’eucalyptus...
Le dessin que je n’ai pas fait sourit
et l’harissa que je mange, à défaut du bouquet,
aussi…

Je me demande ce qui survivra de l’automne.
Une fois que les palettes de jaunes seront parties,
que sur les matières organiques en coupe, qui auront flétri, se dessineront des rayures
extraordinaires, 
et dans les fruits qui sèchent…
Je me demande s’il y aura des brasiers sous la neige
et la ronde odeur des saucisses qui grillent… 
ou bien du poisson, 

Je pense à la félicité à laquelle je ne crois pas, 
aux projections d’amour d’une société qui doute, 
à la modernité de l’ouverture des possibles par un ego d’occident… 
 Le doute… 

Et tac, je prends tes mots
Je dis ce que tu n’aimes 
Et rien n’est déjà vu…

Comme on se voit…
Comme on se parle…
Comme on se prend…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire