jeudi 2 août 2012

Mon corps m'échappe. Et n'en finit pas d'avoir chaud.



Dans le cadre des vases communicants de juillet 2012
"Ne pas écrire pour, mais écrire chez l'autre" 
Lien et rendez-vous ici ou ici.




POIVERT:
"Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud."
Blog "Gadins et bouts de ficelle"qui nous propose un parcours au fil des textes, regards sur livres lus, sur la littérature, le cinéma, la photographie ect...
Twitter: @PoivertGBF

Thème de cet échange: La chaleur, sentiment de chaleur, rapport au corps, etc.






Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud.




La chaleur insupportable, l’atmosphère poussiéreuse et puante du RER. La peau souillée, les mains glissantes, les cheveux collés aux tempes. Les corps qui s’entrechoquent à chaque arrêt, moiteur contre moiteur, odeur contre odeur.


Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud.


Le soleil vertical de la rue à la sortie de la gare. En nage. Le souffle court. Je cherche l’ombre, le long des magasins. Elle diminue, diminue, disparaît. Alors j’avance, regarde loin devant.


Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud.


Je suis assise sous le poirier vénérable qui tente d’étendre ses dernières ramures au fond de mon jardin. Un bol de thé à portée de main, la tête penchée en arrière, je tiens mon livre du bout des doigts, délicatement. A la lisière inférieure de mon champ de vision, les lignes d’écriture frémissent, se gondolent, dansent, deviennent folles. Mes yeux se perdent dans le vague, hypnotisés par le chatoiement du feuillage qui oscille au gré d’une brise à peine esquissée. Mes doigts collent, laissent des traces humides sur la couverture du livre.


Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud.


Cette chaleur ne vient pas de l’extérieur. Elle vient de moi. Elle sourd par tous les pores de ma peau brûlante. Pourtant, loin en profondeur, je frissonne. Et de ce coin glacé de mon être que je serais bien incapable de situer, rayonne, par ondes successives, cette chaleur, cette énergie exténuante qui me laisse là, incapable de bouger, les yeux en l’air, agrippée à ce livre.


Mon corps m’échappe. Et n’en finit pas d’avoir chaud.


Alors je bois mon thé, à petites gorgées brûlantes.
Je monte à l’étage, sort une robe légère de mon armoire, la pose sur mon lit, et vais prendre une douche.








Que sont les vases communicants?

Emprunté à Pierre Ménard:  


          « François Bon Tiers Livre et Jérôme Denis Scriptopolis sont à l’initiative d’un projet de vases communicants (au départ cela s’appelait le Grand dérangement, pas peu fier d’avoir trouvé ce titre de vases communicants) : Le premier vendredi du mois, chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre.Beau programme qui a démarré le 3 juillet 2009 entre les deux sites, ainsi qu’entre Fenêtres / open space d’Anne Savelli et Liminaire. Si vous êtes tentés par l’aventure, faîtes le savoir sur le mur du groupe Facebook des vases communicants, que chacun puisse relayer les autres... »





 Liste des vases communicants Aoutiens: 

Déborah Heissler http://deborahheissler.blogspot.fr/ et François Bonneau http://irreguslier.blogpot.com                
Maryse Hache http://semenoir.typepad.fr/ et Louise Imagine http://louiseimagine.me/
Isabelle Pariente-Butterlin http://auxborddesmondes.fr/ et Philippe Agrain http://www.atelierdebricolage.net/
co errante http://ledemotoir.blogspot.fr/ et Christophe Sanchez http://www.fut-il.net/
Christine Jeanney http://tentatives.eklablog.fr/ce-qu-ils-disent-c138976 et Elizabeth Legros-Chapuis http://2009sediments.wordpress.com/
Brigitte Célérier http://brigtoun.blogspot.com et Samuel Dixneuf-Mocozet http://samdixneuf.wordpress.com/




3 commentaires:

  1. Réponses
    1. Merci. L'image me plaît beaucoup. Et merci à toi, Euonimus blue, pour la qualité de ton accueil.

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  2. Je relis ce texte, encore une fois.. vraiment, il me plait! Merci Poivert!

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