mercredi 4 avril 2012

Déchirure... ( prose sur Fukushima )



 Je me souviens de ce jour... En plein déménagement.. Ou aménagement, je devrais dire...Nous dormions, pour récupérer un peu de cette énergie absorbée par les cinq étages. J'ai trouvé la lumière belle, au réveil, elle semblait courir dans les plis des draps...
Puis la voix qui émerge de mon petit poste radio. Une centrale nucléaire est endommagée au Japon, suite à une catastrophe naturelle.
Séisme.
Tsunami.
Arrêt automatique des réacteurs.
Groupes électrogènes.
Arrêt des systèmes de refroidissement.
Fuites radioactives.
Piscines.


Je me lève pour aller acheter le journal. Je lis la Provence, avec un café, achète Libération, le Monde.
De retour sous les draps, je lis. Je cristallise l'instant. Je vis un moment dramatique de l'histoire.
Un tournant. Un évènement marquant.


Je te réveille. 








Ce poème fut écrit peu après... Cette photo dans Le Monde de cette petite fille, là, au milieu des décombres... cette photo en noir et blanc...  
Il faudrait que je la retrouve. Elle est toujours là, physiquement, chez moi, quelque part... 
A vrai dire elle me fait un peu peur... 
Alors j'attends un peu...





22mars 2011

 


Déchirure.



…me dit la voix dans la radio…
Tout se bouscule. Rythmes se succèdent. Images. La peur…

Drap-feutre tendu sur globe.
Vent-claque, les mains se décrochent…
Un monde parmi ceux possibles craquelle, tissu lourd et poussiéreux couleur chair qui ouvre la brèche…

Les miettes dégringolent du Tout, d’un coup et à l’unisson, comme si elles s’y préparaient depuis des siècles, elles se répandent, se désolidarisent.
Elles avaient déjà commencé avant. Elles avaient commencé à pénétrer les poumons fragiles de ces corps déjà rougis…

La fumée fière se hisse devant cette petite accroupie sur les décombres. Une fumée fière, grandie par ses yeux larmoyants. Le désastre se répand tranquillement, nourri par les cris … Et par le silence…

Calme qui se joue de l’atrocité des mouvements locaux…
Causalité qui se déroule. 
Egos imbibés de chute …
Poussière…

Push de l’infiniment quelque chose,
Incommensurable.
Reconfiguration…
Particules…

La vague silencieuse des regards qui balaie le non-horizon…

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